Sherborne Symposium

Traduction de Jean-Claude Guerry ( avec des remarques personnelles en fin de page)

· Étude de certains aspects des changements que connaissent les communautés que constituent les villes membres du Douzelage Plus, ainsi que leur arrière-pays ;

· Échange d’informations et d’expériences, pour aboutir à des solutions fructueuses ;[1]

· Mise en place d’une étude à long terme (5 ans) des zones connaissant des tensions ou des difficultés particulières, pour lesquelles ces échanges ou des efforts conjugués pourraient être bénéfiques pour les communautés concernées. ;

On constate, dans tous les pays de l’UE, que les zones rurales et les petites villes qui s’y trouvent sont de plus en plus soumises à des pressions d’ordre social, économique et politique, qui sont notamment liées :

· à la mobilité de la main d’œuvre, avec les conséquences qui en découlent au niveau de la cohésion familiale ;

· aux problèmes des logements, souvent inabordables, en particulier pour les jeunes, et de leur disponibilité ;

· aux affirmations superfétatoires de la politique gouvernementale [imposée d’en haut – NdT], par rapport aux besoins tels qu’ils sont perçus par la communauté locale ;

· à l’évolution du nombre et de l’implantation géographique des emplois dans l’industrie et les services ;

· à l’évolution des techniques agricoles et d’autres habitudes rurales induite par les règlements communautaires, les contraintes du marché et d’autres pressions ;[2]

· à la prospérité et aux disponibilités croissantes sur le plan national, ainsi qu’aux besoins de se ressourcer dans les zones rurales [qui en découlent pour les citadins].

Dans la mesure où toutes [les] villes [membres du Douzelage Plus – NdT.] sont des petites villes situées au milieu de zones rurales[3], elles constituent un groupe aléatoire approprié, pour étudier l’impact des forces énumérées plus haut et d’autres, ainsi que les pressions qu’elles exercent sur les petites communautés d’un bout à l’autre de l’UE, et la manière dont celles-ci réagissent. Au sein de nos communautés, ce sont souvent les jeunes qui sont obligés de s’adapter plus rapidement, pour garantir leur formation et leur qualification professionnelle, ainsi que leur logement, préalables [nécessaires] pour se lancer dans la vie professionnelle et fonder une famille.

· Ont-ils la possibilité de le faire dans leur ville natale, ou sont-ils obligés de se délocaliser ?

· Sont-ils remplacés [dans ce cas] par d’autres de la même tranche d’âge ?

· Dans le cas contraire, comment les communautés font-elles face aux changements [qui en résultent] au niveau des tranches d’âge ?

· Est-ce que l’attrait de la grande ville est trop fort, et est-ce qu’il détourne [en partie] la richesse des petites villes, ou est-ce que celles-ci parviennent à s’adapter et à trouver des moyens de compensation ?

· Existe-t-il des [exemples de] réussite(s) dans certaines villes [membres du Douzelage Plus], dont les autres villes pourraient s’inspirer ?

· Quant aux villes qui dépendent du tourisme ou d’autres activités saisonnières, comment est-ce qu’elles s’en sortent « hors saison » ?

En nous penchant sur ces questions, nous serons probablement amenés à nous demander dans quelle mesure la notion de communauté a évolué.

· S’agit-il encore du voisinage local [sic !], de la ville où nous vivons, de la région où elle se trouve ? À notre époque placée sous le signe de la mobilité et de la communication, est-ce que nous définissons désormais notre communauté comme un cercle élargi d’amis, de contacts et de relations, avec lesquels nous restons en contact par le biais de réunions intermittentes [sic !], par téléphone, par Internet, etc. ?

· Comment est-ce que les jeunes définissent leur communauté ? S’est-elle élargie au-delà de l’école ou de l’université, de la maison des jeunes ou du club de sport, aux sites de bavardage[4], aux amis des jumelages scolaires et/ou à d’autres contacts plus éloignés ?

· Quelle influence cela a-t-il au niveau de l’aptitude des jeunes à évoluer dans la société et de leurs groupes de soutien ? Est-ce que cela entraîne la perte des contacts traditionnels entre la famille et les amis et les relations de l’enfant, et est-ce que cela a de l’importance ?

· Est-ce que les jeunes se détournent de leur ville natale, et quelle incidence cela a-t-il sur la communauté locale ?

· Ou est-ce que les occasions d’élargir leur horizon liées à ces nouvelles possibilités de contacts aident nos jeunes à mûrir et à mieux affronter les contraintes de la vie ?

· Le Comité de Douzelage de Sherborne propose à ses partenaires de faire de « Présent et avenir des communautés rurales » le thème de réflexion du prochain symposium d’octobre 2006. Nous serions reconnaissants aux [délégués des] différentes villes membres du Douzelage Plus de se pencher sur les questions évoquées ci-dessus, d’ici la date du symposium, et d’élaborer une description de la situation dans chaque ville. Nous leur suggérons, dans cette perspective, de mettre à contribution un large éventail d’organisations, notamment les écoles, les groupes de jeunes, les autorités locales, les responsables des services de santé, les églises, voire les universités.[5] Nous sommes conscients du fait que certaines villes membres [du Douzelage Plus] risquent de disposer de ressources plus limitées que d’autres à consacrer à cette étude, mais chaque ville devrait être en mesure de réaliser [au moins] un « topo » succinct sur ce sujet.

· Pour les secteurs où des solutions locales particulièrement probantes ont été adoptées, nous suggérons la rédaction d’études de cas spécifiques, qui seront présentées au symposium.

· Nous inviterons un spécialiste dans le domaine du développement des communautés à se joindre à la délégation de Sherborne, pour participer à un débat sous la direction de nos responsables locaux.

· Nous vous invitons en outre à pressentir rapidement deux jeunes (17-25 ans) susceptibles de se joindre à votre délégation, pour participer à deux groupes de travail dans des domaines en rapport avec le thème de réflexion. Nous visons à ce que ces études soient menées par des professionnels qui rendent compte au panel de spécialistes.[6]

· En rassemblant tous ces éléments, nous prévoyons d’élaborer un compte-rendu dont nous pensons qu’il pourra être utile au niveau de chacune de nos communautés.

· En fonction du résultat de ce travail, nous aimerions suggérer que le Douzelage Plus continue de veiller, dans chaque ville membre, à l’évolution de la situation au cours des cinq prochaines années, en encourageant l’échange d’informations entre les responsables du développement des communautés. Dans cette perspective, il serait bon de programmer un créneau lors de chaque meeting d’automne du Douzelage Plus, pour faire le point.

Nous sommes convaincus que ce projet s’inscrit pleinement dans l’esprit du Douzelage Plus et qu’il saura retenir l’intérêt de nos contacts bruxellois.

[1] NdT. … de même qu’il n’y a jamais de réaction sans action, il est d’usage d’évoquer les problèmes … avant d’envisager les solutions. Souhaitons que ce soit le cas dans le cadre des échanges d’ « informations et d’expériences » évoqués ci-dessus.

[2] NdT. … restant à préciser …

[3] NdT. … C’est effectivement le cas de Sherborne, mais la généralisation peut paraître abusive. Sauf erreur, Altea, Sesimbra et Granville sont plutôt tournées vers la mer …

[4] NdT. … ou encore aux bavardoirs, pour reprendre un terme québécois.

[5] NdT. … « nos amis anglais » voient décidément les choses en grand !

[6] NdT. … selon le texte anglais original, ce sont les études qui rendraient compte au panel de spécialistes … ce qui semble difficilement concevable …