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La dictée vue par les enseignants de lEcole Jean Moulin d'Yquelon et par les jeunes élèves. Un reportage de Sandrine Bossière paru dans la Gazette de la Manche du 21 décembre dernier. Un exercice comme les autres La dictée est un exercice pratiqué à l’école Jean Moulin d’Yquelon. Mais les enseignants sont bien conscients qu’elle ne résout pas tous les problèmes. C’est donc une épreuve que les élèves appréhendent et qui aux yeux des parents est important.
A Yquelon, la dictée ne se fait pas qu’en classe. La dictée du Téléthon est devenu un rendez-vous familial que certains parents et enfants ne manqueraient pas. «C’est un défi amusant» note jean-Luc Tabard, directeur de l’école Jean Moulin. L’objectif est «d’essayer de désacraliser la dictée, de la rendre ludique». Des familles participent à cet exercice. Ce qui permet aux parents de se mettre à la place de leur enfant et d’être parfois moins exigeant. Victimes de la télé Si le nombre de fautes a augmenté depuis quelques années, les principales raisons sont simples : «ils sont victimes de ce qu’ils voient à la télé». Par ailleurs, la multiplicité des activités en est pour quelque chose : l’informatique, l’anglais. Et les textos dans tout cela ? Ils n’aident pas les jeunes à se remémorer les règles d’orthographe ni de grammaire. Un exercice difficile A l’école Jean Moulin, la dictée est «un exercice parmi tant d’autres qui se pratique de manière courante». Certains élèves l’appréhendent et quand la dictée est reportée, c’est une satisfaction collective hormis quelques fervents défenseurs de l’écriture. «La dictée reste une épreuve difficile. Et pour les parents, s’ils ratent, c’est important» note Jean-Luc Tabard. Il y a 10 ans, la dictée était à la limite traumatisante d’après les formateurs pédagogiques. Mais en fait, «l’exercice roi, c’est l’expression écrite. Et on peut dire qu’un élève est fort en orthographe quand il réintroduit ce qu’il a appris dans son expression écrite. Ce n’est pas un exercice miracle qui résoud tous les problèmes». Et la dictée à l’école Jean Moulin est loin d’être dépassée. Une synthèse Pour Eric, son collègue, la dictée est «une synthèse». Elle permet de regrouper un certain nombre de points et de notions d’orthographe. Deux sortes de dictées sont pratiquées : une principale en début de semaine en rapport avec des thèmes d’orthographe et une dictée journalière dans le but de préparer un écrit, apprendre du vocabulaire... Les notions abordés dans une dictée sont «choisies en fonction des difficultés qu’on a envie de travailler». C’est donc un exercice intéressant mais où la vigilance est omniprésente. «La dictée est une chose, mais il y a aussi la manière de la corriger». Il faut donc prendre le temps d’expliquer, de rappeler les différentes règles. Une part d’inégalité Être fort en orthographe relève d’une «grande part d’inégalité. Ce n’est pas toujours une question de travail. Certains élèves sont bons parce qu’ils ont une vision naturelle, une manière de photographier les mots». Rendez-vous peut-être pour certains au 15 janvier pour la dictée des rois. S.B. Paroles d’enfants
A l’école, la dictée n’est pas apprécié par tout le monde. C’est parfois un exercice que les élèves appréhendent et redoutent. Tour à tour, les jeunes livrent leur impression. J’aime la dictée Guillaume : «On apprend de nouvelles règles et de nouveaux mots qu’on ne connaît pas». Élise : «On apprend à faire moins de fautes». Eloïse «Quand on a beaucoup de fautes, ce n’est pas grave parce qu’on apprend à les corriger». Anthony : «La dictée nous aide pour les exercices et à savoir écrire». Coline : «Ça nous permet de découvrir des mots difficiles»
Je n’aime pas la dictée Nicolas : «Je n’aime pas trop écrire». Océane : «Je fais souvent des fautes». |
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