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Les délégués
présents à l'ouverture de la conférence sur le climat à Nairobi,
le 6 novembre 2006 - AFP |
Responsables politiques et défenseurs de l'environnement ont appelé
lundi à Nairobi à une action urgente pour lutter contre le réchauffement
de la Terre, qualifié d'"une des plus graves
menaces" pour l'humanité, au début de la 12e conférence
internationale sur le climat.
Mais l'un des principaux pollueurs, les
Etats-Unis - qui n'ont pas ratifié le Protocole de Kyoto sur la
réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES) principaux
responsables du réchauffement de la planète - ont réaffirmé qu'ils ne
changeraient pas leur position sous la présidence du républicain George
W. Bush.
"Je n'ai certainement pas d'indication qu'il y a un changement de
notre position, ou qu'elle puisse changer pendant cette présidence", qui
se termine en janvier 2009, a déclaré Harlan Watson, président par
intérim de la délégation américaine à la conférence qui se tient à
Nairobi jusqu'au 17 novembre.
Des organisations de défense de l'environnement misent cependant sur
la victoire possible des démocrates lors des élections parlementaires
mardi aux Etats-Unis pour infléchir un peu la position américaine.
En cas de victoire des démocrates, le Protocole de Kyoto ne sera pas
ratifié, mais "il est très probable qu'une loi sur les réductions de GES
soit adoptée", a estimé à l'AFP Hans Verolme, chef de la délégation du
Fonds mondial pour la nature (WWF).
"Le changement climatique émerge rapidement
comme étant l'une des menaces les plus graves à laquelle l'humanité ait
jamais été confrontée", a lancé le vice-président kényan, Moody
Awori, en ouvrant la conférence.
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Harlan Watson,
président par intérim de la délégation américaine à la
conférence sur le climat de Nairobi, le 6 novembre 2006 - AFP |
"Les pires impacts du changement climatique
peuvent être évités, mais seulement si les gouvernements agissent
maintenant", a prévenu de son côté l'organisation écologique
Greenpeace.
La conférence se tient pour la première fois en Afrique
sud-saharienne, touchée de plein fouet par le changement climatique qui
se caractérise notamment par des sécheresses plus
fréquentes.
Les pays en développement sont les plus touchés
et "les moins capables de s'en sortir", a souligné le commissaire
européen à l'Environnement, Stavros Dimas, dans un communiqué.
"La conférence de Nairobi est une opportunité importante de les
soutenir. Nous devons mettre en place des étapes concrètes pour aider
les pays en développement à s'adapter au changement climatique", a-t-il
plaidé.
Selon un rapport publié fin octobre par l'économiste britannique Sir
Nicolas Stern, le réchauffement climatique
pourrait coûter à l'économie mondiale jusqu'à 7 trillions de dollars
(5,5 trillions d'euros) si les gouvernements ne prennent pas des
mesures radicales dans les dix prochaines années.
"Le rapport Stern montre que cela fait parfaitement sens
économiquement d'agir le plus vite possible. Il n'y a aucune raison pour
un nouveau délai", a insisté M. Dimas.
La conférence de Nairobi est aussi l'occasion, selon l'UE, de
préparer "Kyoto 2", la première période d'engagement au titre du
Protocole de Kyoto se terminant en 2012.
"Kyoto était la première étape pour la réduction des gaz à effet de
serre mais la communauté internationale devra engager des actions
beaucoup plus ambitieuses après 2012", selon M. Dimas.
Le Protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005, impose aux pays
industrialisés (35 pays et l'UE) qui l'ont ratifié des réductions
d'émissions des GES, qui sont essentiellement liés à la combustion des
énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon): ils doivent ramener d'ici
2012 leurs émissions au niveau de l'année de référence 1990.
La Chine et l'Inde, gros pollueurs, n'y sont pas soumis, en tant que
pays en développement.
Quelque 6.000 délégués de 189 pays et des organisations de défense de
l'environnement participent à cette conférence, qui se déroule sous
l'égide des Nations-unies au siège du Programme des Nations unies pour
l'environnement (PNUE) au Kenya. |