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Remonter Nairobi Dangers ! Alpes sans neige 2006 : Automne estival Désertification

Par Béatrice DEBUT   06/11/2006 - 16:41
La 12e conférence internationale sur le climat s'ouvre sur un ton alarmant
Les délégués présents à l'ouverture de la conférence sur le climat à Nairobi, le 6 novembre 2006 - AFP

Responsables politiques et défenseurs de l'environnement ont appelé lundi à Nairobi à une action urgente pour lutter contre le réchauffement de la Terre, qualifié d'"une des plus graves menaces" pour l'humanité, au début de la 12e conférence internationale sur le climat.

Mais l'un des principaux pollueurs, les Etats-Unis - qui n'ont pas ratifié le Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES) principaux responsables du réchauffement de la planète - ont réaffirmé qu'ils ne changeraient pas leur position sous la présidence du républicain George W. Bush.

"Je n'ai certainement pas d'indication qu'il y a un changement de notre position, ou qu'elle puisse changer pendant cette présidence", qui se termine en janvier 2009, a déclaré Harlan Watson, président par intérim de la délégation américaine à la conférence qui se tient à Nairobi jusqu'au 17 novembre.

Des organisations de défense de l'environnement misent cependant sur la victoire possible des démocrates lors des élections parlementaires mardi aux Etats-Unis pour infléchir un peu la position américaine.

En cas de victoire des démocrates, le Protocole de Kyoto ne sera pas ratifié, mais "il est très probable qu'une loi sur les réductions de GES soit adoptée", a estimé à l'AFP Hans Verolme, chef de la délégation du Fonds mondial pour la nature (WWF).

"Le changement climatique émerge rapidement comme étant l'une des menaces les plus graves à laquelle l'humanité ait jamais été confrontée", a lancé le vice-président kényan, Moody Awori, en ouvrant la conférence.

Harlan Watson, président par intérim de la délégation américaine à la conférence sur le climat de Nairobi, le 6 novembre 2006 - AFP

"Les pires impacts du changement climatique peuvent être évités, mais seulement si les gouvernements agissent maintenant", a prévenu de son côté l'organisation écologique Greenpeace.

La conférence se tient pour la première fois en Afrique sud-saharienne, touchée de plein fouet par le changement climatique qui se caractérise notamment par des sécheresses plus fréquentes.

Les pays en développement sont les plus touchés et "les moins capables de s'en sortir", a souligné le commissaire européen à l'Environnement, Stavros Dimas, dans un communiqué.

"La conférence de Nairobi est une opportunité importante de les soutenir. Nous devons mettre en place des étapes concrètes pour aider les pays en développement à s'adapter au changement climatique", a-t-il plaidé.

Selon un rapport publié fin octobre par l'économiste britannique Sir Nicolas Stern, le réchauffement climatique pourrait coûter à l'économie mondiale jusqu'à 7 trillions de dollars (5,5 trillions d'euros) si les gouvernements ne prennent pas des mesures radicales dans les dix prochaines années.

"Le rapport Stern montre que cela fait parfaitement sens économiquement d'agir le plus vite possible. Il n'y a aucune raison pour un nouveau délai", a insisté M. Dimas.

La conférence de Nairobi est aussi l'occasion, selon l'UE, de préparer "Kyoto 2", la première période d'engagement au titre du Protocole de Kyoto se terminant en 2012.

"Kyoto était la première étape pour la réduction des gaz à effet de serre mais la communauté internationale devra engager des actions beaucoup plus ambitieuses après 2012", selon M. Dimas.

Le Protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005, impose aux pays industrialisés (35 pays et l'UE) qui l'ont ratifié des réductions d'émissions des GES, qui sont essentiellement liés à la combustion des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon): ils doivent ramener d'ici 2012 leurs émissions au niveau de l'année de référence 1990.

La Chine et l'Inde, gros pollueurs, n'y sont pas soumis, en tant que pays en développement.

Quelque 6.000 délégués de 189 pays et des organisations de défense de l'environnement participent à cette conférence, qui se déroule sous l'égide des Nations-unies au siège du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) au Kenya.

 contact à Andre.Gendre@granville-douzelage.net