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La compétition entre pays d'UE suppose des réformes inévitables surtout pour la France qui s'appauvrit année après année
L'Express du 17/01/2005
Impuissant car impécunieux, telle est la situation créée depuis deux décennies par les gouvernements successifs. Les ministres en place ont été incapables de gérer leur domaine. La charge de la dette ne cesse d'augmenter (14% du budget général aujourd'hui), de même que celle des salaires et pensions de fonctionnaires (43% du budget général). Les dépenses d'intervention ne cessent donc de diminuer. La réforme de l'Etat est impérative si l'on veut retrouver marges budgétaires et possibilités d'action.
En commençant par la remise en question des habitudes confortables de la fonction publique. Les syndicats ne retiennent que la valeur du point, comparée au taux d'inflation, pour apprécier l'évolution des revenus de leurs mandants et se plaignent d'une perte régulière de pouvoir d'achat. Depuis dix ans, en fait, les mesures générales d'augmentation ont représenté 1,3% en moyenne par an, pour une inflation hors tabac à 1,4%. Sur la même période, l'effet moyen des avancements au choix ou à l'ancienneté (GVT) joint à celui des mesures catégorielles s'est élevé à 2,8% annuellement. Depuis 1993, le pouvoir d'achat des agents de la fonction publique a donc crû de 2,7% par an en moyenne, chiffre nettement supérieur à celui du secteur privé. Dans le même temps, le nombre de fonctionnaires a augmenté annuellement de 0,5%.
C'est dire que les dépenses de salaires et pensions de la fonction publique d'Etat progressent en volume d'un bon 3% par an depuis dix ans, donc deux fois plus vite que le PIB. Un tel rythme, s'il se poursuivait, conduirait à un doublement de la masse correspondante, hors inflation, en vingt-cinq ans. Il est clair qu'il faut arrêter cette mécanique diabolique et qu'on aimerait voir enfin un peu de productivité venir améliorer ces redoutables additions. Jean Peyrelevade |
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