KÕSZEG (Hongrie) ou la Passion de l’Excellence,
… où le Douzelage vient de fêter son XVème Anniversaire
Bernard Husson, vice-président, Pascale Vallée, secrétaire, Claude Balais, vidéaste averti et trésorier-adjoint, Jean-Alain Saoul, responsable voile et Jean-Claude Guerry, chargé de communication de Granville Partenaire Européen rentrent enchantés de Köszeg (Hongrie), qui n’est membre du Douzelage que depuis deux ans, mais qui vient néanmoins d’accueillir au pied levé le séminaire de printemps placé sous le signe de la jeunesse et de l’éducation.
Emmenée par István Matrai, l’âme et le pivot du Comité de Douzelage de Köszeg, la délégation hongroise au meeting général de Granville, en octobre 2004, n’était pas passée inaperçue, avec ses deux jeunes lycéens - le frère et la sœur, qui parlaient déjà un anglais remarquable -, hongrois, dont la mère est Polonaise et le père Slovaque. Quand à István, titulaire d’un doctorat de physique et enseignant au lycée Jurisich Miklós de Köszeg, il maîtrise par ailleurs parfaitement l’anglais, suite à un séjour de deux ans comme professeur d’échange aux Etats-Unis, et l’allemand, car l’Autriche est toute proche, et il y donne également des cours particuliers de mathématiques … en allemand, évidemment … mais il se débrouille également en français et en polonais … à en faire pâlir d’envie plus d’un linguiste à la mode de chez nous !
Alors … Köszeg ou la Passion de l’Excellence selon [Saint] István ? Si ce n’est pas une « passion », c’est au moins une préoccupation de tous les instants, dont les 16 délégations présentes ont pu apprécier l’efficacité, du comité d’accueil souriant à l’aéroport de Vienne, qui n’est qu’à 125 km de Köszeg, aux cars spécialement affrétés quatre jours plus tard pour les y reconduire : tout était parfaitement organisé.
Les quelque 90 délégués se sont retrouvés au château Jurisics – qui porte le nom du plus illustre citoyen de Köszeg, qui a défendu la ville assiégée par quelque 100.000 Turcs avec 700 hommes en 1532 et sauvé Vienne de l’invasion – qui a été trois jours durant le quartier général du séminaire dont le thème était des citoyens pour l’Europe – une Europe pour ses citoyens : programme de l’UE pour la promotion active d’une citoyenneté européenne, projets pour la jeunesse dans l’Union Européenne, avec, en invité d’honneur, M. Risto Raivio, directeur [finlandais] de la commission européenne, direction générale Education et Culture D4, venu spécialement de Bruxelles.
Après l’effort, le réconfort : à l’issue de la première séance, tous les délégués et leurs hôtes hongrois se sont retrouvés au lunch international, où ils ont pu déguster les spécialités apportées par les différentes délégations. Notons au passage que les poissons et les bulots fumés granvillais, l’andouille, les fromages et les boissons traditionnelles de Normandie ont été très appréciés, dans la limite des stocks acheminés par avion.
Quant aux soirées, elles ont été placées elles aussi sous le signe de l’Excellence, avec, notamment, une prestation remarquable du groupe de danses folkloriques local, le vendredi soir, une soirée internationale, pour célébrer le XVème anniversaire du Douzelage, le samedi soir, et un grand concert des harmonies municipales de Köszeg – qui n’a que 140 ans – et de Kirchschlag, en Autriche, dont le partenariat remonte à 1973, le dimanche soir.
Ces différentes manifestations ont permis aux délégués de se familiariser un peu avec Köszeg et les vicissitudes de l’histoire européenne. Plus de 85 ans après, les Hongrois restent traumatisés par le traité de Trianon, aux termes duquel leur pays a été amputé des deux tiers de son territoire d’avant 1914. Köszeg s’est ainsi retrouvé sur la nouvelle frontière avec l’Autriche. La ville a été heureusement épargnée par les bombardements du deuxième conflit mondial, mais elle est tombée dans l’oubli pendant plus de quarante ans, du fait de sa proximité avec le rideau de fer, jusqu’à l’été 1989, où les Allemands de l’est désireux de passer à l’Ouest ont découvert, dans les bois voisins, que le rideau de fer était devenu perméable. Mais c’est depuis l’adhésion de la Hongrie à l’Union Européenne … et de Köszeg au Douzelage, il y a deux ans, que la ville s’est senti pousser des ailes. Elle a participé à tous les programmes organisés depuis le meeting international de Granville, en octobre 2004, notamment au week-end international de Sherborne, en juin 2005, où le groupe de danses folkloriques évoqué plus haut, même réduit à la moitié de son effectif, a été littéralement acclamé.
Comment retenir les jeunes formés au lycée Jurisich Miklós ? Comment attirer les étudiants de troisième cycle ? En choisissant, une fois de plus, la voie de l’excellence. Köszeg abrite ainsi l’ISES, sigle en anglais de l’École Supérieure d’Études Européennes, où tous les cours sont dispensés en anglais par des universitaires hongrois, européens, voire américains. Seul écueil probable : le montant des frais d’études, 2700 € par semestre, mais les programmes évoqués sont séduisants.
Avec des classes européennes au lycée, où l’enseignement dans certaines matières, notamment la physique, est dispensé en anglais, Köszeg est donc résolument tourné vers l’Europe. Or, l’ouverture sur l’Europe passe par la maîtrise de l’anglais et de l’allemand, qui est, il faut bien l’admettre, la lingua franca des pays voisins de l’Allemagne et de l’Autriche. Et, là encore, les Granvillais présents au séminaire de Köszeg, qui sont rentrés éblouis de leur bref séjour en Hongrie, ont pu constater à chaque occasion que le niveau de leurs interlocutrices et de leurs interlocuteurs hongrois était très souvent proche de l’excellence.
Ce n’est pas par hasard que Köszeg a été élu, en 2005, partenaire modèle au sein du Douzelage. Puissent d’autres villes s’en inspirer à l’avenir.
(Jean-Claude Guerry)
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