Bienvenue l'europe

"En accueillant la République tchèque, la Hongrie, la Pologne ou la Slovaquie, l'Europe ne s'agrandit pas : elle se reconstitue et elle répare une injustice. Il serait tout à fait malvenu de disputer à Varsovie, Budapest ou Bratislava leur titre de ville européenne. Ce titre n'est certes pas une prérogative, mais il traduit une expérience historique partagée. Ce qui se passe sous nos yeux n'est pas un élargissement mais un retour au bercail.

Mais pour beaucoup d'Européens, hélas, l'Europe n'est plus un bercail, c'est une dynamique, un arrachement perpétuel , une ouverture obtenue au prix du désaveu ou de l'oubli de soi. Ces Européens se vivent toujours comme des innovateurs , jamais comme des héritiers. Et l'Union cesse de constituer une réalité particulière - donc limitée pour devenir un mouvement continu. " A.F. philosophe.

Le vendredi 30 Avril, Jean-Marc Julienne a tenu à inviter les européens, vivant dans le pays granvillais, à s'associer à une célébration en faveur des dix pays entrant dans la communauté européenne.

Geste symbolique et instant émouvant. Ces "étrangers" que l'on a côtoyés depuis des dizaines d'années et que l'on honorait, enfin, et que l'on accueillait en tant que frères et égaux dans la grande famille européenne. Ils et elles ont pris la parole et parlé avec leur coeur de cet immense espoir de fraternité.

Granville a fêté la nouvelle Europe

Huit nationalités ont trinqués à l’élargissement de l’Union.

On y est ! L’Europe est plus grande. Et Granville a tenu fêter ce tournant historique. Vendredi soir, Ia ville et l'association Granville Partenaire européen (GPE) avaient convié tous les ressortissants étrangers à trinquer l’élargissement. Sous les voûtes de Ia salle Bazeille, huit nationalités étrangères étaient représentées. Des hommes et des femmes, attachées à leurs racines, mais ravis de vivre en Normandie. "Moi, je suis arrivé ici juste après la guerre” ", a raconté, les larmes aux yeux, Winfried Exner, 70 ans, d'origine allemande. “Je dis un grand merci " Plus loin, c’est Antonia, née en Andalousie en 1923, qui a suivi ses parents jusqu’en Argentan (61). « Quand j’étais petite, je ne disais pas que j’étais EspagnoIe, j’étais I’étrangère, c’était mal vu.”

Les temps ont un peu changé, heureusement, et les complexes se sont dissipés. Pas de souci d’intégration pour Jacqueline, Ia Hollandaise ou Lenka Ia Tchèque, fières d'avoir mis au monde « des enfants européens ».

Maire adjoint et président de Granville Partenaire européen, Jean-Marc Julienne a rappelé que des villes comme Prague,, Bratislava, Budapest ou Varsovie sont nées européennes. « aujourd’hui, juste retour des choses, elles réintègrent officiellement le giron… » Et de recommander ce que devra être l’Europe : « le lien utile et nécessaire entre une Amérique trop sûre d’elle-même et le reste du monde qui meurt, qui doute, qui n’est pas démocratique, mais qui a la force de sa jeunesse et de son inexpérience »

En souhaitant la bienvenue aux nouveaux Européens, l’élu granvillais a conseillé de ne pas avoir peur de cet agrandissement. « En connaissant mieux, on comprend mieux et on accepte les différences.. »